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Sénégal: l'Assemblée sur un air de «putsch » et de prise d'otage,

Sur un air de «putsch » et de prise d'otage, les gendarmes ont envahi hier lundi l'antre de l'hémicycle parlementaire. Le coup de force ubesque de trop devenu viral sur la toile et qui jette un discrédit sur la deuxième institution du pays.


Lundi 12 septembre 2022, une longue journée, mouvementée. Les députés de la mouvance présidentielle comme ceux de l’opposition ont privilégié plutôt la stratégie du ring que celle du dialogue et de la concertation. Alors que le peuple s’attendait à une rupture au sein du Parlement, surtout du côté de l’opposition, l’installation des députés de la 14 ème législature est partie en vril chaotique et à l’ubuesque. Il y avait du brouhaha et tohu bohu. Certains députés qui se trompent de lieu et pensaient être à l’arène ou à la borne fontaine (robinet-bagarre). Il y a eu des coups de poing, de chaudes empoignades. Ça a volé bas. Tout bas !

Mais, le point d’orgue de cette journée riche en rebondissements, a été sans nul doute, l’irruption spectaculaire de la gendarmerie au sein de l’hémicycle «pour tenter d’y remettre de l’ordre ». Des images inédites qui rappellent les périodes sombres de l’histoire politique du Sénégal en 1962 avec la fameuse crise qui avait opposé le Président du Conseil Mamadou Dia au Premier Président de la jeune République du Sénégal Léopold Sédar Senghor. De terribles images qui mettent en exergue un certain recul démocratique. En envoyant à l’Assemblée nationale des gendarmes, le Général Moussa Fall réalise son premier putsch dans l’antre de l’hémicycle. Devrions nous s’attendre à d’autres les semaines ou mois à venir ? Qui sait ? Cette 14e législature signe l’installation d’un Président d’une Assemblée élu par l’unique camp de la coalition du pouvoir. On a franchi le Rubicon. Cette posture du général Moussa FALL ne donne t-elle pas raison aux informations distillées ça et là qui prêteraient une forte et inoxydable allégeance du général FALL au Chef de l’exécutif. Un général aux ordres en quelque sorte.

Au terme d’un vote boycotté par l’opposition, la coalition Benno Bokk Yakaar au pouvoir a choisi le Président de l’Assemblée. Il s’agit d’une personnalité pas très connue du bataillon. Dr Amadou Mame Diop, est maire de Richard Toll, une petite commune dans le nord du pays. Il est un proche dit-on de Mansour Faye, Ministre des Transports aériens, maire de Saint-Louis et beau-frère du Président Macky Sall.

Une situation qui explique l’attitude d’Aminata Touré, ex-Sherpa du régime SALL qui a refusé de voter pour ce candidat, préférant quitter l’Assemblée nationale. En clair, Aminata Touré a décidé de quitter l’hémicycle au visage hideux, abandonnant ses camarades de Benno Bokk Yakar. C’est le complot de trop contre cette égérie de la coalition politique au pouvoir. Quel sera ces jours à venir son avenir politique ?

 

 

Par Hugues DESORMAUX  (Confidentiel Afrique)


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.