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Scandal au sommet de l'Etat: Un marché d'armes de 45 milliards FCFA décroché par un trafiquant

Le Sénégal aurait acheté des armes de guerre d’une valeur de 45,3 milliards FCFA. Le contrat est décroché par le Nigérien Aboubacar Hima, alias Petit Boubé, un trafiquant


Le regroupement de journalistes d’enquête et de centres d’enquête fondé en 2006, indique que Lavie Commercial Brokers, une entreprise logée en Israël à l’origine d’une récente transaction au Sénégal, a été enregistrée par Aboubakar Hima alias Petit Boubé, qui a été accusé d’écumer des contrats d’armements surévalués. Vente d’armes au Sénégal : Un trafiquant nigérien décroche un juteux marché de 45 milliards FCFAOutre les accusations contre lui au Niger, Hima est recherché par l’agence anti-corruption pour son rôle dans les contrats d’armements douteux d’une valeur de 400 millions de dollars.

Le nouveau contrat sénégalais a été signé au nom de l’entreprise de M. Hima par David Benzaquen, un ancien employé d’un marchand d’armes israélien, qui s’est substitué au directeur général de la société.

Au début de l’année 2022, le ministère sénégalais de l’Environnement au lieu du ministère des Forces Armées a signé cet important contrat d’armement de 45,3 milliards CFA, rapporte Libération. L’accord a été signé avec une société locale qui avait été créée deux mois plus tôt, Lavie Commercial Brokers. Lavie a accepté de fournir audit ministère des fusils d’assaut, des armes semi-automatiques et autres…

 

Le contrat n’a pas fait l’objet d’une procédure d’appel d’offres et n’a pas été publié en raison de la loi sénégalaise sur le secret défense. Mais l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), en partenariat avec le journal israélien Haaretz, a obtenu une copie du document. Il a été décelé certaines irrégularités du contrat dont le prix pouvait a été surévalué.

Hima chercherait à dissimuler son implication dans le contrat d’armement sénégalais. Bien qu’il soit la seule personne nommée sur des documents d’enregistrements de Lavie Commercial Brokers, le contrat a été signé au nom de son entreprise par David Benzaquen, le gérant général de l’entreprise.

Benzaquen est fondateur d’une société israélienne appelée Lavie Strategies, qui est autorisée à exporter des armes par le ministère israélien de la défense. C’est un ancien employé d’un marchand d’armes israélien Gabi Peretz, un ami proche du Président du Sénégal Macky Sall.

M. Peretz est connu pour offrir des équipements militaires aux pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. À l’époque où la société de M. Hima a obtenu le contrat du Sénégal, M.Peretz a offert une ligne de crédit de 300 millions d’euros à l’armée sénégalaise, selon le magazine Africa Intelligence.

Contacté par l’OCCRP, M. Peretz indique ne plus avoir de contact avec M.Hima depuis 2015 et déclare ne pas connaître de société appelée Lavie Commercial Brokers. Il a ensuite indiqué ne plus travailler avec M. Benzaquen depuis 2018 et “qu’il ne nous représente pas”. Il Indique enfin qu’il n’a pas non plus connaissance du contrat passé entre Lavie Commercial Brokers et l’Etat du Sénégal, indique le document de l’OCCRP.

Le marchand d’armes nigérien Aboubacar Hima, alias Petit Boubé, avait également vendu des armes à la Côte d’Ivoire. Ces armes, confie-t-on, seraient destinées sans doute aux milices entretenues par Tiéné Birahima Ouattara, le frère cadet d’Alassane Dramane Ouattara dont il est le ministre chargé des Affaires présidentielles, dans le cadre de la conservation du pouvoir.

Petit Boubé est accusé par un rapport d’audit de l’Inspection générale des armées du Niger d’avoir contribué au détournement de près de 76 milliards de francs CFA de fonds destinés à des achats d’armement. Il est le mari de la fille de l’ancien Président Ibrahim Baré Manassara, est entré dans le business de l’armement en 2010 via le Nigeria, où il a créé des sociétés qui joueront un rôle crucial dans les transactions décrites dans l’audit.

La plupart des transactions liées à Hima ont été signées en vertu d’une loi sur la sécurité nationale de 2013.

Source : Senenews


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.