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La Téranga, l’hospitalité sénégalaise

« Bienvenu au pays de la Teranga ! ». Tous les toubabs entendent cette phrase en arrivant au Sénégal. En wolof, Teranga vient de "teer/teerul" qui signifie accueillir. Elle désigne les valeurs d’hospitalité, de partage et de solidarité des Sénégalais. Ce terme, fièrement revendiqué, rappelle que le Sénégal a toujours été un lieu de brassage des peuples et des cultures.


La Teranga est un état d’esprit, un trésor culturel partagé malgré les différences ethniques (wolofs, sérères, toucouleurs, diolas...) et religieuses (islam, christianisme, animisme). Elle exprime la volonté de vivre ensemble de ce peuple hétérogène et de ses différentes communautés .
Cette valeur est transmise très tôt aux enfants, notamment à travers les contes (aujourd’hui le conteur et musicien Souleymene Mbodj en est un bon représentant).

L'hospitalité avant tout

La Teranga, c’est l’accueil de l’autre, le fait de le saluer, de lui proposer de partager un thieboudiene ou un poulet yassa, ou de boire l’ataya (le thé à la menthe sénégalais). Les Sénégalais accordent une haute importance au relationnel, souvent devant le matériel, et ils aiment faire découvrir leurs cultures et leurs traditions aux étrangers.

Historiquement, la société sénégalaise était organisée sur des bases « collectivistes ». Le groupe, la communauté passait avant l’individu. La famille a un sens élargi et c’est sur cette base très large que fonctionnait la Teranga. Par ailleurs, l’étranger doit être non seulement bien accueilli en paroles (l’importance des salutations) mais aussi en actes (gîte et couvert).
Encore aujourd’hui, il n’est pas rare qu’un chauffeur de taxi ou un marchand vous invite chez lui pour célébrer une fête musulmane, rencontrer sa famille ou découvrir son atelier.

 

Le concept, fort, est parfois utilisé à mauvais escient 

Malheureusement, le mot est parfois galvaudé et perd sa valeur initiale. Lorsque la chaleur cède la place à l’insistance. Lorsqu'elle est brandie comme un argument touristique mais sans grande conviction. Ou lorsqu’elle est trop souvent répétée pour ne pas cacher des intentions peu honnêtes. Certains savent en jouer devant le « toubab porte-monnaie ». Si dans les villages et l'arrière-pays, la Teranga est encore très présente et souvent érigée en art de vivre, dans les grandes villes, elle a parfois tendance à s’effriter ou à être dévoyée. Dans la ville grouillante et parfois agressive de Dakar, la Teranga n’est plus toujours aussi facilement perceptible. Mais elle surgit souvent au détour d’un échange ou d’une négociation.

Et après quelques jours ou quelques mois, la Teranga, dans ce qu’elle a de plus spontané et sincère, séduira incontestablement le toubab. Il n’est pas rare qu’au fil du temps, celui-ci perde lui-même un peu de sa réserve occidentale. La Teranga est une incitation à s’ouvrir et à s’intéresser à l’autre. Pratiquée avec sincérité, elle invite, le temps d’une conversation ou d’un repas, à partager son histoire et un morceau d’humanité. Savoir s’ouvrir à la Teranga, et savoir la distinguer de l’insistance d’un guide, d’un taxi arnaqueur, ou d’un marchand trop collant.

 

 

Une véritable source de fierté pour les Sénégalais

Les Sénégalais sont fiers de leur Teranga et n’hésitent pas à employer ce terme aussi bien pour désigner leur équipe nationale de football (les Lions de Teranga) que dans leurs communications. Le célèbre Youssou Ndour lui a consacré une chanson « Tourista ».

La Teranga est un trésor culturel à sauvegarder, un état d’esprit à préserver. Et à partager ! 


Sambou Biagui



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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.