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Assemblée nationale : Macky Sall face aux rumeurs d’extradition et de départ forcé au Maroc

Jeudi 13 Mars 2025

Assemblée nationale : Macky Sall face aux rumeurs d’extradition et de départ forcé au Maroc
La question du transfèrement de détenus entre le Sénégal et le Maroc a suscité de vives réactions à l'Assemblée nationale, en particulier à la suite de l’adoption d’une nouvelle convention sur ce sujet. Si la ratification de cet accord est destinée à renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays, il n’a pas manqué d’alimenter les rumeurs, notamment celles concernant l’ancien président Macky Sall.
Me Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu, a été particulièrement agacée par ces spéculations. Alors qu’elle venait de voter pour la ratification de la Convention de transfèrement de détenus, elle a fermement dénoncé l’implication du nom de Macky Sall dans ce dossier. Elle s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles son nom revenait sans cesse au centre des discussions : "Pourquoi entendons-nous parler maintenant de la ratification ? Pourquoi ne l’avons-nous pas ratifiée avant ?" a-t-elle lancé, ajoutant que "les relations internationales sont fondées sur le droit, et parfois ce sont les relations qui nous amènent à signer les conventions, mais la diplomatie doit nous guider sur le moment de les ratifier."
Mais la question qui agace particulièrement Me Aïssata Tall Sall concerne l'usage de l’image de Macky Sall dans cette affaire. Elle a souligné que, même si la question des rumeurs n’est jamais simple, il fallait, selon elle, une distinction entre le rôle du président et celui de la diplomatie. "Pourquoi le nom de Macky Sall revient-il subitement dans cette discussion ? Il y a des apprentis juristes qui parlent de ce qu'ils ne maîtrisent pas", a-t-elle expliqué.
Elle a ensuite pris le temps de rétablir certains faits. Macky Sall, a-t-elle rappelé, a été bien accueilli par le Maroc, où il a choisi de vivre après son départ du pouvoir. "Les Marocains ont bien accueilli le Président Macky Sall. D’ailleurs, ils l’ont même représenté sur un mur pour manifester leur attachement à sa personne", a souligné Me Aïssata Tall Sall. "Il a choisi de vivre au Maroc parce que c’est sa liberté. Il est resté dans un pays africain et il rentrera au Sénégal quand il le voudra."
L’ancienne ministre des Affaires étrangères n’a pas hésité à dénoncer une autre rumeur persistante selon laquelle ce serait le Roi du Maroc qui aurait demandé à Macky Sall de partir. "La rumeur n’a jamais donné à manger, elle n’a jamais signé un contrat de travail", a-t-elle rétorqué, en précisant que ces spéculations étaient sans fondement. "Il a décidé de ne pas déranger le nouveau pouvoir et de rester en Afrique", a-t-elle conclu, défendant fermement le choix de l’ancien président.
Enfin, elle a insisté sur l’importance des nouvelles conventions judiciaires entre le Sénégal et le Maroc, soulignant que ces accords visaient à améliorer les relations entre les deux pays dans des domaines sensibles tels que l’entraide en matière pénale, civile et commerciale. Me Aïssata Tall Sall a assuré que ces conventions renforceraient la protection des citoyens sénégalais impliqués dans des affaires judiciaires au Maroc et vice-versa, tout en facilitant la gestion des affaires transfrontalières.
Au-delà des rumeurs, l’essentiel selon elle réside dans la préservation des relations internationales solides et respectueuses, et dans le respect de la liberté et des choix de chacun, notamment celui de Macky Sall de s’installer au Maroc après son mandat.
Avec Le Quotidien





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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.