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Affaire Doura Diallo : Elle libère tous, le ministre Mary Khemess humilie le procureur de Kédougou

On s'y attendait. Et c'est fait. Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou a libéré et placé sous contrôle judiciaire les 3 agents du centre de district. Le gynécologue Léon Mbada Faye, l’anesthésiste Aziz Dioum et l’infirmier de poste Bacary Diakhaté. Cela fait suite à la sortie du ministre de la Sante Marie Khemess Ngom et celle des syndicalistes. Un camouflet du procureur de la République dont la sortie a suscité beaucoup de commentaires



Ces 3 agents étaient arrêtés et placés en garde à vue à la suite du décès en couches de Mamy Doura Diallo. Le gynécologue et son équipe étaient visés pour les délits d’homicide involontaire et de complicité de ce chef. Mais suite à la sortie musclée du ministre et celle des syndicats le Proc a été forcé de lever la main.

Les mots utilisés par le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou, pour décrire les conditions dans lesquelles Mamy Doura Diallo a trouvé la mort, sont très différents de ceux du ministère de la Santé. La tutelle, qui a effectué une mission d’audit, n’a pas accablé les agents de la santé comme le procureur. Dans son document, le ministère a joué la carte de l’apaisement et de la prudence pour établir, sur la base de cette mission, plusieurs conclusions pouvant expliquer ce décès dramatique. En effet, soulignent les services du département dirigé par Marie Khémesse Ngom Ndiaye, «l’exploitation des différents documents» a permis de déceler «la présentation, chez la femme, de près de six facteurs de risque susceptibles de compromettre la grossesse et l’accouchement».

Les syndicats de la santé ont dénoncé farouchement ces arrestations. En soutien à leurs collègues de Kédougou, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) avait déjà décrété un mot d’ordre de 48 heures sur tout le territoire national. « Nous irons en assemblée générale à Kédougou. Si la tension ne se décante pas, ce sont des mots d’ordre qui seront déroulés. L’Etat n’a qu’à se ressaisir, on n’acceptera pas qu’on mette les médecins en prison. On s’est assez sacrifiés », avait prévenu Amadou Yéri Camara, le secrétaire général du Sames.

Pour rappel, le ministère de la Santé, qui n’évoque pas de négligence médicale comme le procureur Baye Thiam dans son communiqué du 31 août, a manifesté «son soutien aux personnels de santé et d’action sociale et les exhorte à persévérer dans les soins humanisés». Dans la même veine, il appelle «au calme et à la sérénité et réitère sa ferme volonté d’offrir aux populations des services de qualité».


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.