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Niger : C'est fait, Mohamed Bazoum tombe


Les putschistes assurent préserver l’intégrité physique des autorités déchues. 

C’était censé être un « mouvement d’humeur » de quelques éléments de la garde présidentielle dirigée par le général Omar Tchiani. Finalement, c’est un coup d’Etat des forces de défense et de sécurité. Le 5e, depuis 1960.
 

Mercredi soir, un groupe de militaires « réunis autour du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP)», a déclaré, à l’Office de radiodiffusion télévision du Niger (ORTN) ou Télé Sahel, avoir «décidé de mettre fin au régime que vous connaissez ». « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, à la mauvaise gouvernance économique et sociale », a expliqué leur porte-parole, le colonel-major Amadou Abdramane.

Les auteurs du coup d’Etat contre Mohamed Bazoum ont ensuite annoncé la suspension de toutes les institutions de la 7e république et l’instauration d’un couvre-feu de 22 heures à 5 heures jusqu’à nouvel ordre. Il est aussi décidé de fermer les frontières terrestres et aériens jusqu’au rétablissement de la situation. Ils « rassurent la communauté nationale et internationale par rapport à l’intégrité physique et morale et des autorités déchues conformément aux principes des droits humains ». Enfin, ils ont invité les partenaires extérieurs à se garder de toute ingérence.

Si pour le moment, c’est encore le mystère sur l’identité du président du CNSP, il semblerait que les putschistes aient réussi à rallier à leur cause une frange importante des forces de défense et de sécurité. Sur la vidéo, sont reconnaissables de hauts gradés comme les généraux Mohamed Toumba et Moussa Salaou Barmou.

C’est le quatrième coup d’Etat enregistré au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis le 18 aout 2020, date à laquelle des colonels se sont emparés du pouvoir à Bamako, au Mali en déposant le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). En septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya a renversé le président Alpha Condé en Guinée. Au Burkina, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a éjecté le président Roch Kaboré en janvier 2022 avant d’etre écarté à son tour huit mois plus par un jeune officier subalterne, le capitaine Ibrahim Traoré.

AC/APA


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.