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Juan Branco enfonce le clou: "que le combat pour la justice continue"


La voix est posée, mais les traits sont tirés. Juan Branco pèse chacun de ses mots quand il évoque son arrestation : « J’ai été enlevé en Mauritanie par des hommes cagoulés qui m’ont masqué le visage. Ils m’ont amené jusqu’aux frontières sénégalaises pour me livrer à des hommes sans uniforme. S’ils l’ont fait alors que j‘étais venu à Dakar en tant qu’avocat pour défendre un homme, c’est parce qu’un sentiment d’impunité s’est développé. »

Risques justifiés

Des risques dont il était conscient, Mais que la défense de son client justifiait explique Juan Branco, avant de dénoncer les conditions de détention de la prison de Rebeuss au Sénégal : « J’ai dormi aux côtés de corps torturés, de corps qui portaient la trace de lourdes tortures. Et il est très important que cela soit su. Cette situation est le fruit du choix d’une répression féroce, massive, utilisant la justice pour éliminer les adversaires politiques. »

 

Appel

Il a aussi lancé un appel au président Macky Sall : « J’invite Macky Sall à ce que ma libération ouvre la porte à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques pour permettre, encore une fois, cette transition démocratique que lui réclame le peuple sénégalais ». Sur les suites de l'affaire Sonko, il ne dira qu'un seul mot : que le combat pour la justice continue.
Avec RFI


Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.