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En Casamance, élèves et professeurs sous le choc

Début juin, après la condamnation d'Ousmane Sonko, des manifestants s'en sont pris à plusieurs écoles de Ziguinchor. Même l'historique lycée Djignabo n'a pas été épargné.


 Les dernières émeutes qui ont eu lieu, au début de ce mois de juin au Sénégal, suite à la condamnation d'Ousmane Sonko, le chef de file de l'opposition à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, ont mis le système éducatif à terre en Casamance, au sud du pays. De nombreuses écoles y ont été dévastées par des manifestants en furie qui ont saccagé et brûlé tout ce qu'ils ont trouvé sur le passage.
Un climat de consternation prévaut au lycée Djignabo de Ziguinchor. Et pour cause ! Cet établissement historique, qui a formé des milliers de cadres casamançais, a été la cible de casseurs lors des violentes manifestations qui ont secoué récemment le Sénégal.
Les documents administratifs, le matériel des bureaux, la salle d'informatique et l'infirmerie ont été saccagés par les assaillants. C'est la mémoire de l'établissement qui a été détruite, affirme Demba Faty, le responsable des examens et concours, qui est encore sous le choc.
''Des armoires neuves qu'on vient de recevoir cette année, ils ont cassé ces armoires. Après, ils sont entrés dans la salle des archives, c'est-à-dire des livrets, ils ont mis le feu dans cette salle. Les élèves ont besoin de ces livrets pour les examens du baccalauréat. Parce que pour faire le bac, il faut avoir un livret. Donc vraiment, ils nous ont fait trop de mal. Voyez vous-même quel est l'état de la salle. La mémoire de l'établissement a été endommagée''.
Des conséquences sur le long
Jacob Dasylva est professeur de lettres au sein de l'établissement. Il confie que, suite à la destruction de la salle d'informatique, les enseignants vont désormais avoir des problèmes pour préparer leurs cours.
''On avait une salle où on pouvait imprimer les documents et faire tout le travail nécessaire et on ne l'a plus, ça devient un sérieux problème. Ce qui fait qu'aujourd'hui, tout le travail qu'on faisait et qui nous permettait de gagner du temps ne se fait plus. Et donc nous sommes obligés d'aller plus doucement. C'est simplement une perte de temps radicale. On n'est pas sûr de pouvoir terminer les programmes. Les conditions de travail ne sont plus réunies''.
Incertitudes pour les examens
Fatou Binette Camara est une élève en classe de terminale. Elle est venue se renseigner sur la reprise des cours et ne cache pas son inquiétude. Elle se demande si les écoles, dont les salles de classe ont été dévastées, pourra accueillir des examens cette année.
''On peut manifester mais il ne faut pas toucher les salles de classe. Car sans les bâtiments, nous ne pouvons pas étudier normalement. Il y a des écoles complètement brûlées, on ne sait même pas où nous allons faire nos examens… Nous allons faire nos examens, peut-être que l'année prochaine nous allons passer à l'université. Mais nos petits frères et sœurs qui vont venir étudier au lycée, ils seront obligés d'attendre la reconstruction des salles de classe et ça ce sera un énorme retard''.
Au total, plus d'une dizaine d'écoles ont été saccagées et incendiées dans la région. L'université de Ziguinchor a, elle aussi, fait les frais de la colère des manifestants qui ont dévasté plusieurs services du campus social et la quasi-totalité des installations de l'UFR Santé. 
 

Sambou Biagui




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« Une position incohérente et hypocrite », Capitaine Touré recadre Me Youm après sa déclaration sur l’amnistie

L’ancien capitaine de la gendarmerie et actuel Directeur général de l'Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP), Seydina Oumar Touré, a vivement critiqué la récente prise de position de Me Oumar Youm, ancien ministre sous le régime de Macky Sall.

S’exprimant sur la polémique autour de la loi interprétative qui sera soumise au vote le 2 avril à l’Assemblée nationale, Seydina Oumar Touré s’étonne de l’attitude de l’ancien ministre, qu’il juge contradictoire avec son propre engagement politique. « J’ai parcouru le texte de Maître Oumar Youm, ancien ministre du Président Macky Sall. Je trouve sa position très paradoxale, c’est à la limite une négation de son appartenance politique », a-t-il déclaré.

Me Youm, de son côté, dénonce cette loi interprétative qu’il considère comme une reconnaissance implicite des crimes et délits imputés aux membres du PASTEF. Il estime qu’au lieu d’abroger la loi d’amnistie promise, le pouvoir en place propose un texte « indigeste » visant, selon lui, à protéger des « délinquants » au détriment de ceux qui ont défendu la République.

En réponse, Seydina Oumar Touré remet en question la cohérence de la démarche de Me Youm, rappelant que cette loi a été adoptée sous son propre gouvernement. « Faire voter une loi par son parti en marge des canaux appropriés, en moins d’une année, et ‘espérer’ son abrogation, tout en reprochant au régime en place de ne pas l’avoir abrogée, me paraît incroyablement incohérent et foncièrement hypocrite », a-t-il asséné.

Allant plus loin dans son analyse, l’ancien officier de la gendarmerie accuse l’ancienne majorité, aujourd’hui dans l’opposition, de manquer de respect au peuple sénégalais. « Aujourd’hui plus que jamais, le pouvoir de jadis, opposition actuelle, repousse inexorablement les limites de l’irrespect et du manque de considération vis-à-vis du peuple souverain », a-t-il conclu.