*Le titre est de la rédaction
Ce choix impitoyable qui relèverait dʼune affaire d'Etat Par Kalidou BOLLY
Le Président de la République a une carte blanche sur le choix du prochain porte flambeau de la mouvance présidentielle et probablement de la République. Et si le tour était déjà joué ? Quand le président de la République dit que son choix ne sera pas affectif et que c'est une affaire d'Etat alors mon interprétation simple n'est autre qu'il ne serait pas issu de l'Alliance Pour la République (cela justifie en partie le fait que le président n'ait jamais voulu de dauphin) ou de Benno.
Le Président Abdoulaye Daouda Diallo, le Premier Ministre Amadou Ba et le ministre Aly Ngouille Ndiaye sont tous méritants et feraient d'excellents Chefs d'Etat mais mon avis est qu'ils ne rentrent pas dans le critère de choix dominant du Président qui en choisissant l'un risque le relâchement ou le désintérêt des autres. Les deux premiers paraissent les mieux placés au sein de l'APR. Si le premier détient une base très forte et très fidèle qui a permis à la coalition de Benno de remporter les législatives passées, le second n'a pas les mêmes assurances et a perdu son fief récemment. Au sein de Benno, les autres partis constituant la coalition manquent cruellement de leaders capables de porter le combat à l'échelle nationale. Si Khalifa Sall était resté au sein du PS (Parti Socialiste pro pouvoir) la question ne se serait pas posée aujourd'hui et il aurait été le candidat légitime et charismatique de la coalition au pouvoir. Les présidents Moustapha Niass et Aminata Mbengue Ndiaye ne pouvant pas se présenter pour une raison ou une autre, leurs dauphins proclamés Serigne Mbaye Thiam et Alioune Sarr sont contestés et n'ont pas l'aura nécessaires pour porter le combat à l'échelle nationale. Rapidement on en vient au fait que le candidat idéal tel que l'aurait défini le chef de l'Etat ne serait issu ni de l'APR et ni du Benno, et par conséquent il proviendrait de l'extérieur de la coalition.
Qui pour constituer la super coalition attendue ?
Deux noms nous viennent avec insistance à l'esprit : Le Président Idrissa Seck et Karim Wade. Le premier pour des raisons d'Etat fut "obligé" d'accepter la main tendue du Président de la République et est comptable du bilan de ce dernier (du mandat en cours). Malgré qu'il ait terminé deuxième à la présidentielle de 2019 avec plus de 20% des suffrages valablement exprimés, le Président Idrissa Seck s'est en quelque sorte sacrifié pour accepter la main tendue du Président de la République en bon Homme d'Etat. Il faut le reconnaître. Avec le président Sall, il a créé une alliance inédite et assez complexe dans le compromis, le respect et la confiance. Est-ce suffisant pour avoir les faveurs du locataire du palais ? On en saura davantage très bientôt. Tout compte fait, le statut de chef d'opposition qu'il porte (confirmé par le récent dialogue national) et ayant spécialement travaillé avec la coalition au pouvoir peuvent représenter la carte fatale pour remporter les élections en 2024 si le président et Benno Bokk Yakaar décident de lui faire confiance. Il faudrait cependant que le Président Seck puisse conserver jalousement au moins 60% de son électorat de 2019.
Pour Karim Wade ça ressortirait d'une bénédiction immense et surtout de compromis au sommet de l'Etat entre la coalition Wallu et le chef de Benno. Ayant constitué avec Yewwi une équipe performante lors des élections législatives avec des résultats que nous connaissons tous, la coalition Wallu est apparu au fur et à mesure proche du Président de la République. La coalition Wallu pilotée de loin par Karim Wade, n'a jamais caché que ce dernier sera son candidat à la prochaine présidentielle. Si les récentes élections ont été fructueuses, il est légitime de s'interroger de la force intrinsèque de Wallu sans la coalition Yewwi qui a drainé plus de foules lors de la campagne des législatives. Il faut ajouter que Karim Wade n'a jamais participé à une élection nationale et doit son aura à son géniteur qui reste une valeur sûre dans le milieu politique sénégalais. À quelques mois des élections il lui sera difficile de s'imposer comme favori à la présidentielle; cependant avec tout l'appareil de Benno derrière lui, du Wallu qui garde une bonne côte dans certains départements peuplés du pays et de biens d'autres sympathisants, Karim pourrait être le prochain président de la République. À la fin tout dépendra de la volonté du Président Macky Sall et de la destinée.
Quelle opposition en face ?
Très certainement Khalifa Sall sera partant pour la prochaine présidentielle. Et, selon le choix du président de la République Karim Wade (s'il est partant) et/ou le Président Idrissa Seck seront de potentiels portes étendards de l'opposition. Il ne faut cependant pas oublier Bougane Gueye Danny qui a une énorme carte à jouer.
Khalifa Sall de Taxawou Sénégal et ancien maire de Dakar peut être considéré comme un outsider sérieux pour la prochaine présidentielle. Si on peut contester sa présence au niveau nationale, on peut considérer qu'il garde toujours une bonne côte à Dakar où son lieutenant (Barthélémy Diaz) est maire. Cependant Dakar est complexe et n'elit pas souvent un candidat pour la magistrature suprême. Deux à trois grandes coalitions pourraient avoir des résultats représentatifs à Dakar. Par ailleurs, Khalifa Sall a été fortement désavantage par la crise au Yewwi qui a quasiment annulé ses chances même s'il était entre le marteau et l'enclume. Va-t-il profiter de l'appareil du parti socialiste au niveau national ? Dire oui signifierait l'implosion de Benno Bokk Yakaar et je ne crois pas à ce scénario.
Karim Wade comme candidat de Wallou à six mois des élections ne peut pas être favori. Il est très en retard par rapport à d'autres candidats puisqu'il n'est plus au pays depuis plusieurs années et n'a participé à aucune activité politique pour des raisons que nous connaissons tous. Cependant le PDS garde une bonne côte à Touba (s'ils arrivent à voter) et dans certains départements qui peuvent valoir des satisfactions. S'il doit y avoir un deuxième tour je vois difficilement le leader de Wallou y accéder et c'est l'une des raisons qui me pousse à me demander s'il était réellement partant pour la prochaine présidentielle en tant que candidat de wallu (uniquement).
Le Président Idrissa Seck a connu un coup politique en rejoignant le Président de la République même si c'était pour des raisons très nobles. La majorité des électeurs n'ont pas interprété positivement cette décision et il a perdu du terrain à Thies qui a toujours été son bastion. Il avait connu une situation semblable avec le président Abdoulaye Wade. Son retour à l'opposition pourrait-il lui permettre de retrouver son électorat affectif et élargi à la coalition qui l'a accompagné en 2019 ? Seule une élection où il participera pourrait répondre à cette question. Sorti deuxième à la dernière présidentielle il est impossible de l'exclure des favoris pour 2024 avec la configuration actuelle.
Bougane Gueye Danny est comme qui dirait le plan b d'une partie de l'électorat qui a adulé ousmane sonko non partant pour la prochaine présidentielle. Il n'a jamais participé à une élection présidentielle mais il a le mérite d'avoir fait le tour du Sénégal et rencontrer des milliers de jeunes et de femmes. Est-ce suffisant pour lui permettre de forcer un deuxième tour ? Est-ce son leadership est suffisamment reconnu par ses collaborateurs ? Est-ce qu'il est assez expérimenté ? Ce sont des questions légitimes.
Il existe un partaire d'autres candidats déclarés comme l'actuel maire de Thies Babacar Gaye, Mary Teuw Niane, Dethie Fall, la présidente Aminata Toure et tant d'autres...mais une élection présidentielle c'est du sérieux et il faut se donner les moyens pour accéder à la tête d'un État comme le Senegal. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu qu'il faudrait savoir jongler. Et, last but not least il faut avoir la baraka divine...et Allah a déjà désigné le futur président du Sénégal.
Kalidou BOLLY
Le Président de la République a une carte blanche sur le choix du prochain porte flambeau de la mouvance présidentielle et probablement de la République. Et si le tour était déjà joué ? Quand le président de la République dit que son choix ne sera pas affectif et que c'est une affaire d'Etat alors mon interprétation simple n'est autre qu'il ne serait pas issu de l'Alliance Pour la République (cela justifie en partie le fait que le président n'ait jamais voulu de dauphin) ou de Benno.
Le Président Abdoulaye Daouda Diallo, le Premier Ministre Amadou Ba et le ministre Aly Ngouille Ndiaye sont tous méritants et feraient d'excellents Chefs d'Etat mais mon avis est qu'ils ne rentrent pas dans le critère de choix dominant du Président qui en choisissant l'un risque le relâchement ou le désintérêt des autres. Les deux premiers paraissent les mieux placés au sein de l'APR. Si le premier détient une base très forte et très fidèle qui a permis à la coalition de Benno de remporter les législatives passées, le second n'a pas les mêmes assurances et a perdu son fief récemment. Au sein de Benno, les autres partis constituant la coalition manquent cruellement de leaders capables de porter le combat à l'échelle nationale. Si Khalifa Sall était resté au sein du PS (Parti Socialiste pro pouvoir) la question ne se serait pas posée aujourd'hui et il aurait été le candidat légitime et charismatique de la coalition au pouvoir. Les présidents Moustapha Niass et Aminata Mbengue Ndiaye ne pouvant pas se présenter pour une raison ou une autre, leurs dauphins proclamés Serigne Mbaye Thiam et Alioune Sarr sont contestés et n'ont pas l'aura nécessaires pour porter le combat à l'échelle nationale. Rapidement on en vient au fait que le candidat idéal tel que l'aurait défini le chef de l'Etat ne serait issu ni de l'APR et ni du Benno, et par conséquent il proviendrait de l'extérieur de la coalition.
Qui pour constituer la super coalition attendue ?
Deux noms nous viennent avec insistance à l'esprit : Le Président Idrissa Seck et Karim Wade. Le premier pour des raisons d'Etat fut "obligé" d'accepter la main tendue du Président de la République et est comptable du bilan de ce dernier (du mandat en cours). Malgré qu'il ait terminé deuxième à la présidentielle de 2019 avec plus de 20% des suffrages valablement exprimés, le Président Idrissa Seck s'est en quelque sorte sacrifié pour accepter la main tendue du Président de la République en bon Homme d'Etat. Il faut le reconnaître. Avec le président Sall, il a créé une alliance inédite et assez complexe dans le compromis, le respect et la confiance. Est-ce suffisant pour avoir les faveurs du locataire du palais ? On en saura davantage très bientôt. Tout compte fait, le statut de chef d'opposition qu'il porte (confirmé par le récent dialogue national) et ayant spécialement travaillé avec la coalition au pouvoir peuvent représenter la carte fatale pour remporter les élections en 2024 si le président et Benno Bokk Yakaar décident de lui faire confiance. Il faudrait cependant que le Président Seck puisse conserver jalousement au moins 60% de son électorat de 2019.
Pour Karim Wade ça ressortirait d'une bénédiction immense et surtout de compromis au sommet de l'Etat entre la coalition Wallu et le chef de Benno. Ayant constitué avec Yewwi une équipe performante lors des élections législatives avec des résultats que nous connaissons tous, la coalition Wallu est apparu au fur et à mesure proche du Président de la République. La coalition Wallu pilotée de loin par Karim Wade, n'a jamais caché que ce dernier sera son candidat à la prochaine présidentielle. Si les récentes élections ont été fructueuses, il est légitime de s'interroger de la force intrinsèque de Wallu sans la coalition Yewwi qui a drainé plus de foules lors de la campagne des législatives. Il faut ajouter que Karim Wade n'a jamais participé à une élection nationale et doit son aura à son géniteur qui reste une valeur sûre dans le milieu politique sénégalais. À quelques mois des élections il lui sera difficile de s'imposer comme favori à la présidentielle; cependant avec tout l'appareil de Benno derrière lui, du Wallu qui garde une bonne côte dans certains départements peuplés du pays et de biens d'autres sympathisants, Karim pourrait être le prochain président de la République. À la fin tout dépendra de la volonté du Président Macky Sall et de la destinée.
Quelle opposition en face ?
Très certainement Khalifa Sall sera partant pour la prochaine présidentielle. Et, selon le choix du président de la République Karim Wade (s'il est partant) et/ou le Président Idrissa Seck seront de potentiels portes étendards de l'opposition. Il ne faut cependant pas oublier Bougane Gueye Danny qui a une énorme carte à jouer.
Khalifa Sall de Taxawou Sénégal et ancien maire de Dakar peut être considéré comme un outsider sérieux pour la prochaine présidentielle. Si on peut contester sa présence au niveau nationale, on peut considérer qu'il garde toujours une bonne côte à Dakar où son lieutenant (Barthélémy Diaz) est maire. Cependant Dakar est complexe et n'elit pas souvent un candidat pour la magistrature suprême. Deux à trois grandes coalitions pourraient avoir des résultats représentatifs à Dakar. Par ailleurs, Khalifa Sall a été fortement désavantage par la crise au Yewwi qui a quasiment annulé ses chances même s'il était entre le marteau et l'enclume. Va-t-il profiter de l'appareil du parti socialiste au niveau national ? Dire oui signifierait l'implosion de Benno Bokk Yakaar et je ne crois pas à ce scénario.
Karim Wade comme candidat de Wallou à six mois des élections ne peut pas être favori. Il est très en retard par rapport à d'autres candidats puisqu'il n'est plus au pays depuis plusieurs années et n'a participé à aucune activité politique pour des raisons que nous connaissons tous. Cependant le PDS garde une bonne côte à Touba (s'ils arrivent à voter) et dans certains départements qui peuvent valoir des satisfactions. S'il doit y avoir un deuxième tour je vois difficilement le leader de Wallou y accéder et c'est l'une des raisons qui me pousse à me demander s'il était réellement partant pour la prochaine présidentielle en tant que candidat de wallu (uniquement).
Le Président Idrissa Seck a connu un coup politique en rejoignant le Président de la République même si c'était pour des raisons très nobles. La majorité des électeurs n'ont pas interprété positivement cette décision et il a perdu du terrain à Thies qui a toujours été son bastion. Il avait connu une situation semblable avec le président Abdoulaye Wade. Son retour à l'opposition pourrait-il lui permettre de retrouver son électorat affectif et élargi à la coalition qui l'a accompagné en 2019 ? Seule une élection où il participera pourrait répondre à cette question. Sorti deuxième à la dernière présidentielle il est impossible de l'exclure des favoris pour 2024 avec la configuration actuelle.
Bougane Gueye Danny est comme qui dirait le plan b d'une partie de l'électorat qui a adulé ousmane sonko non partant pour la prochaine présidentielle. Il n'a jamais participé à une élection présidentielle mais il a le mérite d'avoir fait le tour du Sénégal et rencontrer des milliers de jeunes et de femmes. Est-ce suffisant pour lui permettre de forcer un deuxième tour ? Est-ce son leadership est suffisamment reconnu par ses collaborateurs ? Est-ce qu'il est assez expérimenté ? Ce sont des questions légitimes.
Il existe un partaire d'autres candidats déclarés comme l'actuel maire de Thies Babacar Gaye, Mary Teuw Niane, Dethie Fall, la présidente Aminata Toure et tant d'autres...mais une élection présidentielle c'est du sérieux et il faut se donner les moyens pour accéder à la tête d'un État comme le Senegal. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu qu'il faudrait savoir jongler. Et, last but not least il faut avoir la baraka divine...et Allah a déjà désigné le futur président du Sénégal.
Kalidou BOLLY