Sénégal : Le PIT-Sénégal exige l'arrêt immédiat de toutes les mesures répressives contre la presse privée


Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT-Sénégal) a exprimé, dans une déclaration rendue publique le 27 avril 2025, sa profonde inquiétude face à la situation précaire dans laquelle se trouve la presse sénégalaise. Selon le PIT, le secteur médiatique du pays fait l’objet d’une politique délibérée d’asphyxie, qui vise à réduire au silence les voix critiques et à imposer une pensée unique, au détriment de la liberté d’expression et du pluralisme médiatique.
Le PIT déplore que, depuis plus d’un an, la presse sénégalaise subisse une série de mesures coercitives visant à la faire disparaître. "La presse sénégalaise est méthodiquement étranglée", a affirmé le PIT dans son communiqué. Le blocage des comptes bancaires des médias, la résiliation unilatérale des contrats de publicité et le gel des subventions votées dans la Loi de finances 2024 sont autant d’actions qu’il considère comme des tentatives délibérées pour paralyser le secteur.
Le PIT souligne également que les médias sont pris au piège d’une remise en cause brutale de l’effacement fiscal, qui avait été accordé par l'ancien pouvoir en raison des pertes économiques subies pendant la crise du Covid-19. "Les patrons de presse sont assimilés sans nuance à des « bandits fiscaux », alors que l’essentiel de leur dette fiscale résulte des difficultés économiques extrêmes vécues durant et après la pandémie", a précisé le PIT, dénonçant l’inaction de l'État face aux souffrances du secteur.
Violation des Principes Constitutionnels et Libertés Fondamentales
Dans sa déclaration, le PIT s'attaque également à la volonté manifeste du pouvoir de remettre en cause la liberté de création des médias, ce qui constitue, selon lui, une violation des principes constitutionnels fondamentaux. "Sous prétexte d’assainissement, le pouvoir veut en effet s’arroger le droit d’autoriser ou non l’existence de médias, piétinant ainsi les libertés fondamentales garanties par la Constitution du Sénégal", a affirmé le parti.
Le PIT critique l’arbitraire avec lequel les autorités ont procédé à la confiscation de deux bouquets de la société EXCAF, "acquis légalement", ce qui constitue, d'après lui, une violation grave des engagements de l’État et des principes du droit commercial.
Le PIT-Sénégal insiste sur le fait que la liberté de la presse est une condition essentielle à la démocratie véritable. "Le respect de la liberté de la presse n’est pas un luxe ni un privilège octroyé à discrétion par un quelconque pouvoir : il est une condition essentielle de toute démocratie véritable", a-t-il souligné. Le PIT rappelle que la presse, malgré ses imperfections, reste un rempart vital contre les dérives autoritaires et les abus de pouvoir.
En outre, le PIT se fait le défenseur du pluralisme médiatique, considérant qu’il est un droit inaliénable du peuple sénégalais. Le parti appelle à la tenue d’États généraux inclusifs de la presse pour réformer le secteur, et se prononce pour la dépénalisation des délits de presse, afin de mettre fin aux emprisonnements arbitraires de journalistes pour des faits relevant de leur activité professionnelle.
Dans sa déclaration, le PIT réaffirme son soutien sans réserve aux journalistes et aux travailleurs de la presse, qui luttent pour la reconnaissance de leurs droits économiques et professionnels. Il appelle également à une mobilisation des forces démocratiques, syndicales et citoyennes pour défendre la liberté d’expression, qui est le socle de toutes les autres libertés.
Le PIT-Sénégal exige l'arrêt immédiat de toutes les mesures de répression contre la presse privée et appelle à la reprise d’un dialogue sincère entre l’État et les professionnels des médias. "L’existence et la liberté de la presse ne sont pas négociables. Leur défense est un devoir patriotique pour tous ceux qui croient en la démocratie, la justice et l’émancipation véritable du peuple", a-t-il conclu.